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Histoire maritime

Amphibia-Nature porte un grand intérêt à l'histoire maritime de la Gaspésie et plus largement à celle de la Nouvelle-France dont les destins ont été marqués à maintes occasions par les affrontements entre les royaumes de France et d'Angleterre. Déjà reconnu au 17e siècle pour l'abondance de ses réserves de morues et autres ressources naturelles, ce territoire a notamment constitué une importante zone d'activités liées à la pêche durant plusieurs siècles. Différents aspects en lien avec les projets que mène notre équipe, tels que l'histoire naturelle, les paysages et l'environnement, seront exposés dans cette section. Nous souhaitons ainsi mettre en valeur le patrimoine matériel et immatériel du monde maritime gaspésien et de la Nouvelle-France.

Articles

Les Mi'gmaqs * en Gaspésie

Au début du 16e siècle, le territoire des Mi'gmaqs (Mi'gma'gi) s'étendait des provinces maritimes jusqu'à la Gaspésie, le secteur de Percé en constituait probablement sa limite orientale au nord. En été, le canot de haute mer d'une longueur variant de 5 à 9 mètres, permettait aux Mi'gmaqs de se déplacer efficacement de caps en pointes vers leurs territoires de pêche et de chasse favoris. Un peuple rival, les Iroquoiens de la vallée du Saint-Laurent, fréquentait alors durant l'été la baie de Gaspé.
* Micmacs

La baie des Chaleurs et les navires de Jacques Cartier

Atteignant la baie des Chaleurs le 2 juillet 1534, Jacques Cartier et ses 60 membres d'équipage aperçurent pour la première fois les côtes de la Gaspésie. Il s'agissait en fait de la partie supérieure du mont Sainte-Anne et les sommets des autres collines environnant le secteur de Percé. Sur les rivages de la baie des Chaleurs, ils rencontrèrent de nombreux Mi'gmaqs *. Ils étaient plus de 300, hommes, femmes et enfants près de l'actuelle ville de Carleton-sur-Mer.
* Micmacs

La croix de Jacques Cartier

Les grands vents et la brume épaisse forcèrent Jacques Cartier à ancrer ses navires dans le havre de Gaspé, en parfaite sécurité derrière la barre de Sandy Beach, protégés des puissantes vagues et de la forte houle du large. Ils y rencontrèrent plus de 200 Iroquoiens du Saint-Laurent venu pêcher le maquereau bleu (Scomber scombrus). Le 24 juillet 1534, Jacques Cartier et son équipage plantèrent une croix de bois de 9 mètres (30 pieds) sur la pointe de Penouille, clairement dans le but de servir de balise à l'entrée du havre. Ce secteur était appelé Honguedo par les Iroquoiens. La pointe de Penouille fait aujourd'hui partie du parc national Forillon et doit être considérée à juste titre comme le berceau de la Nouvelle-France (berceau du Canada).

Les monstres marins

La mer et ses profondeurs n'ont jamais cessé d'inspirer autant la peur que la fascination. Le mythe de l'Atlantide, les tempêtes imprévisibles, les nombreux naufrages, la « baleine » qui avale Jonas, les pieuvres géantes et les autres monstres marins ont de tout temps hanté l'imaginaire collectif. Les navigateurs ont longtemps été terrifiés par des créatures effroyables de l'océan. Les cartes marines anciennes recèlent d'ailleurs un bestiaire fabuleux très riche. Celui-ci est en partie basé sur des récits fantastiques rapportés par les marins, mais il apparaît aussi dans les ouvrages des naturalistes de l'époque. Les progrès en sciences naturelles ont par la suite transformé plusieurs de ces monstres redoutables des profondeurs en organismes marins bien réels, mais encore bien mystérieux.

Le rocher Percé et la baie des Molues *

Ce remarquable bloc de calcaire, qui a donné son nom à Percé, a été transformé au cours des siècles par les assauts répétés des eaux du golfe du Saint-Laurent. Au 17e siècle, « l'Isle Percée » accueillait déjà chaque année des navires basques, normands et bretons qui venaient y faire la pêche et la « sécherie des molues ». Le 17 juin 1845, l'une des deux arches principales s'écroula, ne laissant à son extrémité qu'un Obélisque, point d'exclamation à la grandeur de ce paysage de la Gaspésie. La baie des Molues porte aujourd'hui le nom de La Malbaie.
* Morues.

La pêche à la morue

Pendant plusieurs siècles, la pêche à la morue s'effectuait au moyen de la ligne à main, consistant en un hameçon auquel on accrochait un appât tel que le hareng, le maquereau, le capelan, etc. Les lignes de fond introduites vers 1780 sur les Grands Bancs au sud-est de l'île de Terre-Neuve ont été l'une des principales innovations apportées à cette pêche. Les méthodes de préparation de la morue, le salage et le séchage ne changèrent guère jusqu'au milieu du 20e siècle. L'introduction du chalut et l'apparition des navires-usines, combinées à une gestion inadéquate de la ressource, ont provoqué à terme l'effondrement des stocks de morues pourtant longtemps considérés inépuisables. Plusieurs populations de morues franches (Gadus morhua) sont aujourd'hui en voie de disparition.